CINE MAG
DEBAT
AUTRES EVENEMENTS
PARTENAIRES
NOS SITES
PREFERES
Interview de Patrick
Boucher Hardy, décorateur de tournages de cinéma.
Propos recueillis par Fabrice.
Pour
faire du cinéma, il n’y a pas que l’acteur et le
réalisateur. Il y a une multitude de métiers cachés
derrière la caméra et INSEEC Ciné a décidé de vous en faire
découvrir quelques uns à travers des interviews. Pour ce
numéro, nous avons demandé à Patrick Boucher Hardy de nous
parler de son métier : décorateur de tournages de cinéma et
spécialisé dans la serrurerie.
INSEEC Ciné:
Quel est votre lien avec le
cinéma ?
Patrick Boucher
Hardy: Dans la
construction de décor on a presque tout le temps besoin de
serrurerie. Et c’est souvent un des gros budgets du décor.
Par exemple dans le dernier film de Jacques Audiard (Un
Prophète), j’ai participé à la construction de la prison,
on a fait des grilles, des portes, des fenêtres à n’en plus
finir. On a du reconstituer une prison complète.
INSEEC Ciné:
Avez-vous choisi de faire ce
métier pour travailler dans le cinéma ?
Patrick Boucher
Hardy: Non cela a été
une rencontre. Un ami, intermittent depuis des années, m’a
proposé plusieurs fois de venir travailler avec lui. J’ai
toujours refusé. Je travaillais avant dans le bâtiment et
un jour il m’a préparé une mission que j’ai accepté. J’ai
laissé tomber le bâtiment et j’ai attaqué l’intermittence.
Je travaille surtout dans le théâtre et l’événementiel.
Dans le cinéma il n’y a plus autant de travail, maintenant
on revient trop cher pour les productions et du coup ils
préfèrent travailler ailleurs. Certains gros décors partent
comme ça à l’étranger faute de moyens en France.
INSEEC Ciné:
Vous avez travaillé sur quels
films ?
Patrick Boucher
Hardy: J’ai commencé
sur Le raid de Djamel Bensalah. J’ai aussi travaillé sur Le
Transporteur 3. J’ai beaucoup travaillé avec Thierry
Flamand qui est chef constructeur, et je travaillais
beaucoup avec son équipe. Dans ce métier il y a un chef
constructeur qui prend le décor et fait appel à un chef
serrurier, un chef menuisier, un chef machiniste. Et chaque
chef à son équipe. Dans certains films il y a tellement peu
de serrurerie que le chef serrurier se suffit a lui-même,
il n’appelle pas tout le temps l’équipe. Sinon j’ai
travaillé sur Mensh, Un prophète, et puis des petites
bricoles à droite à gauche.
INSEEC Ciné:
Quelle à été votre plus belle
expérience de travail ?
Patrick Boucher
Hardy: Je dirai la
première. J’ai bossé 4 mois sur le raid où je faisais parti
de l’équipe de sculpteurs. On a fabriqué deux montagnes qui
allaient jusqu’au plafond du studio qui faisait quand même
20 mètres de haut et entre ces deux montagnes on a relié un
pont de singe. C’était une très belle expérience, surtout
très difficile. J’ai aussi travaillé sur Le Bison avec
Isabelle Nanty, on a fait le décor et j’ai aussi assisté au
tournage. C’est toujours sympa de voir ce qu’on a fabriqué,
ce qu’ils en font et de voir à l’écran ce que ça rend. On a
donc fait un appartement complet avec des cloisons
démontables, ce qui permet de pouvoir mettre la caméra
n’importe où. Sinon j’ai rencontré Balasko. Elle est
rigolote, mais le problème c’est que dès qu’elle dit
quelque chose elle se marre.
Quels sont vos projets futurs ?
En ce moment c’est un peu dur, il n’y a pas trop de boulot,
et dès que il y en a un peu, on est à 15 dessus. Ce qui
serait bien c’est que des films sympas se fassent, et
surtout qu’une grosse production se déroule en France. Je
pense notamment à un film du genre la cité des enfants
perdus où ils avaient reconstruit un port entier en studio
et c’était vraiment superbe. J’y pense parce que j’avais
travaillé une petite semaine sur ce
projet.
Site créé par Higitus.